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2009.10


Interludes
http://nocinema.org/interludes/








EPISODES BY NOCINEMA ARTISTS                         english - français - español - deutsch - FRENCH ONLY



À la fin des années 1990, Jérôme Joy a commencé le développement de l'application en ligne nocinema. nocinema est un programme sur un serveur Internet, sur lequel les internautes se connectent, qui « compose » en direct des séries filmiques infinies. Au travers de séquencements d'images streamés provenant de webcams placées autour du globe, et de mixages sonores calculés en direct, ce projet invente un cinéma « instantané » qui renouvelle le dispositif cinématographique tel que nous le connaissons. Il est visible en permanence sur le site http://nocinema.org/.

La série des Interludes est dérivée de ce projet initial. Avec nocinema s'est constituée une équipe conviée par Jérôme Joy pour composer avec lui la « bande-son ». Cette équipe alimente continuellement les réservoirs de sons qui sont pilotés par le programme. Ainsi le déroulé sonore de nocinema est toujours changeant et évolutif à l'image des imprévus captés par les caméras dans des contextes et des environnements, dont le choix est effectué par un robot de recherche sur Internet. Les Interludes sont une proposition à destination de cette équipe afin que chacun s'empare de la réalisation d'un « Interlude » en choisissant une sélection de caméras et en utilisant les mêmes sons que l'auteur a déposé sur le serveur nocinema, les images des webcams et les fichiers sons étant pilotés par le même programme que nocinema. Entre « short movies » et « road movies », les Interludes rejoignent également ceux éponymes diffusés par la télévision dans les années 70 (et auparavant) lors des pannes de programme et des « trous » dans la grille de diffusion et de programmation. Il faut voir les Interludes comme des situations audio-visuelles interstitielles (ambiances, situations d'ameublement) et des fictions quasi-hypnotiques à partir de captations en direct dans des « réels ». L'efficacité du programme nocinema est facilité par l'Internet comme nœud d'interconnexion de ces images d'espaces et de ces sons.

Tout comme nocinema, ces Interludes sont des films en direct, donc continuellement différents, produits et générés automatiquement par un dispositif en réseau sur Internet : le programme réalisé spécialement à cet effet construit des déroulés de plans-séquences live non-fixés et non-enregistrés, issus de webcams, et accompagnés de bande-sons de mixages sonores « streamés », composées en simultané à partir de sons situés sur un serveur, et sans relation avec les images. Ils sont conçus comme des court-métrages non-intentionnels, sans événements ni préparation, dont seuls les spectateurs reconstituent, par l'association et la combinaison en direct de sons et d'images indépendants les uns des autres, les histoires. Paradoxalement, cette œuvre nocinématographique devient une machine de lenteur et de ralentissement alors qu'elle est conçue intégralement sur Internet, réputé pour sa vitesse et son caractère d'accélération de nos attentions.

Dans les séquences d'images, temporisées (1mn par plan), et « zoomées » (chaque image streamée provenant des webcams est agrandie et la fenêtre du browser crée des faux travellings à partir de scripts programmés sur le serveur), des plans noirs sont insérés, marquant volontairement ou involontairement (lorsqu'une webcam est en panne) l'absence d'image, laissant toute la place à la « bande-son » et à l'espace imaginaire qu'elle crée. Le spectateur devenant auditeur imagine le plan imagé possible correspondant et se transporte dans cet espace virtuel. Le plan noir « phonographe » crée également une fiction elliptique dans le fil cinématographique, et rejoint les successions des plans jour/nuit (le plan noir comme plan nocturne sans lumière), et métaphorise la « panne » à l'origine des Interludes télévisuels. Le noir impossible à la télévision et très limité au cinéma, devient un espace auditorium, un espace d'écoute sur Internet. Le noir acousmatique, sans image ?, est un clin d'œil à plusieurs réalisateurs de cinéma depuis la naissance de celui-ci, de Duras à Kiarostami et à Monteiro, entre autres (dans respectivement, L'Homme Atlantique, ABC Africa et Blanche-Neige, voir documentation wiki).
Seule écriture, sous-titrée, les indications horodatrices sur ces plans noirs rappellent ceux présents dans certains plans de webcams attestant de l'instant simultané au travers des time-zones. Le live, ou plus précisément le léger différé dû à la transmission de ces images et sons sur Internet, ce léger différé restant imperceptible, est celui de la situation construite filmique : il s'agit d'un cinéma en direct.

La « bande-son » générée par des principes de montage et de mixage, d'échantillonnage et de séquençage, est contrôlée par un programme constitué de plusieurs moteurs aléatoires simultanés, à l'image d'une table de mixage virtuelle pilotée automatiquement. Sa nature oscille entre celle électroacoustique et celle radiophonique, et joue des deux dispositifs correspondants : une diffusion électroacoustique distribuée, live et simultanée, un concert ubiquitaire @ home.

Inventant en permanence des récits à la fois actuels et possibles dans lesquels le sonore influe sur l'image capturée en direct (des films à écouter ?), ce (no-)cinéma construit des suites infinies de cadrages partiels et légèrement panoramisés de paysages urbains. Alternant les plans de nuit et de jour, ces récits oscillent entre fiction et documentaire, sans scénario préétabli. Les Interludes constituent des instantanés filmiques agencés, des ambiances et des fragments d'étendues imprévus et distants, qui informent des moments et des lieux à la fois présents et lointains, absents et proches de nos réels, jusqu'à faire résonner nos propres proximités vécues.
Le dispositif de captation en direct, en continu, et de ré-assemblage cinématographique s'inscrit dans une urbanité sensible, partagée, à l'écoute du monde ordinaire.

Dans les mois à venir d'autres Interludes seront produits par les autres artistes du collectif nocinema, complétant ainsi ce qui se développe comme une série d'épisodes.




Click to enlarge and view a series of snapshots issued from Interludes episode 1.
Cliquez sur l'image pour visionner des captures d'écran d'Interludes episode 1





Nota :
Le dispositif présenté à Synesthésie est un ordinateur connecté continuellement sur ce programme en ligne et dont les images et les sons mixés sont video-projetés et diffusés dans l'espace de présentation.
Les Interludes 2008, épisode 1 par Jérôme Joy, ont été imaginés pour la biennale Art Grandeur Nature et l'exposition Manières de Fluer présentée par Synesthésie et montrés à Yokohama pendant l'exposition collective Bienvenue dans les images fluides en juin 2009. Depuis, les Interludes font partie du Centre d'Art Virtuel Synesthésie (CAV), http://cav.synesthesie.com/.


Interludes est réalisé avec le soutien de nujus.net NYC et de Locus Sonus (http://locusonus.org/)
Programmation, web design et développement technique : Jérôme Joy.




Documents :
communiqué de presse Manières de Fluer (Paris, sept-oct 2008)
communiqué de presse La Force de l'Art 02 - Les Virtuels (Paris, Grand Palais, mai 2009)
communiqué de presse Bienvenue dans les images fluides (Yokohama, juin 2009)

article de presse, Liberation sept 2008
article de presse, MCD mars 2008




Reviews :
  • Lire les reviews et liens principaaux sur / Access to selected reviews and links cette page / on this page (FR / ENG)


  • « Jérôme Joy, à la manière d'un VJ, crée des séquençages en sélectionnant des fragments d'images en mouvements, pour les associer à des créations sonores. Mais c'est dans les enregistrements automatisés du spectacle planétaire, ou plutôt du non-spectacle, qu'il puise pour créer la scène virtuelle de ses Interludes (2008) qui sont présentés à l'Espace Synesthésie. Cette installation produit un effet de coprésences infinies qui nous entraînent dans le grand flux du monde réagencé par l'artiste. » (Anne-Marie Morice)

  • « Un continuum d'images vous plonge dans des lieux et paysages générés par des webcams mises en réseau autour du globe. » - (http://www.gralon.net/actualites/art-et-culture/info-jerome-joy--exposition---interludes---art-grandeur-nature-320477.htm)

  • « Les Interludes de Jérôme Joy -- Dans le cadre de la Biennale Art Grandeur Nature qui se tient ` Saint Denis jusque fin novembre, l'artiste Jérôme Joy, à l'origine compositeur, présente au centre d'art Synesthésie une installation vidéo intitulée "Interludes 2008". Conçue comme une succession de films en direct, produits de webcams disposées dans le monde entier, les images sont accompagnées de mixages sonores streamés eux aussi en direct. Le résultat invente un nouveau cinéma, aux récits à chaque seconde différents, une partition éphémère, laissant l'interaction son/image bâtir un scénario improbable. Un grand voyage dans des paysages instantanés, des ambiances, à l'écoute du monde en train de se vivre. » - (http://www.culturesfranceblog.com/index.php?mois=2008-11)

  • « L'œuvre multimédia « Interludes » de Jérôme Joy appréhende le réel à l'échelle du globe, en interrogeant les notions d'espace et de temporalité. [...] Résultant d'un dispositif en réseau sur Internet, l'œuvre se présente sous la forme de projection vidéo de vues de paysages et de lieux provenant de webcam installées tout autour du globe. Une bande-son composée en temps réel accompagne chaque séquence. Cette installation multimédia nous confronte à la circulation continuelle de l'information. Cette mise en évidence des systèmes permettant de dépasser les contraintes géographiques et les frontières fait référence au village planétaire de Mac Luhan. Dans son ouvrage « the medium is the message » Mac Luhan utilise l'expression de « village planétaire » pour qualifier les effets de globalisation qu'entraînent la mondialisation. Jérôme Joy nous propose quant à lui de réfléchir sur la façon dont l'usage des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) conditionnent notre façon d'appréhender le monde. En effet, les images captées en temps réel dans Interludes, semblent déréalisées, elles ne procurent aucune information et ne produisent aucune narration. » (Synesthésie)




Liens / Links :







Thanks

Thanks to the Thing NYC and to nujus.net
Aknowledgements : Anne-Marie Morice & Synesthesie Paris, Marjolaine Bourdua & Galerie Verticale Montreal
Special Thanks to Wolfgang Staehle, Sally Jane Norman, Douglas E. Stanley, François Magal, Anne Roquigny, Suzanne Jaschko











RADIOMIX:
playable audio-only interface with a live 4-tracks mixer to play with the on-line soundfiles database. specially developed for "audiocasts" such as radio programme, and so on. start radiomix                         or test audiomix beta version
NOCINEMA:
automatic net-based documentary/fiction made by the nocinema collective.
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